Qu'est ce qui est à l'origine du choix de votre métier ?
Je dessine depuis toujours. J'ai commis mes premiers "albums" à 7 ans ... Je pense qu'on peut parler de passion ! Mon enfance a baigné dans les albums de Hergé, Franquin, Tillieux, Peyo, Will. A l'adolescence ce fut surtout Jacobs.
Quelles sont les formations requises pour travailler dans cette profession ?
Pas nécessairement scolaires. Certains apprennent très bien sur le tas, dans les studios, en assistant des pros. En revanche, j'insisterais sur une bonne formation de culture générale au niveau des humanités. Mes gréco-latines ont été pour moi plus déterminantes que mes études d'arts plastiques. Comment raconter une histoire, comment analyser de la documentation, bien comprendre et maîtriser sa langue, avoir une certaine rigueur dans la lisibilité au sens large, savoir organiser son travail. Le dessin, c'est des gammes quotidiennes, il faut en avoir soi-même la volonté, personne ne peut le faire à votre place. Des études en BD pourquoi pas, mais avec un très, très, très, très bon professeur tout en finesse, psychologie, distance, bienveillance et génie pédagogique. Rien que ça. Mais sinon on obtient l'effet inverse et il faut presque faire des études pour désapprendre !
Faut-il avoir des qualités, des compétences particulières ?
Savoir beaucoup sacrifier de sa vie, de son temps à son objectif. Assumer une certaine solitude et même une solitude certaine dans le travail : la BD a tout du labeur monastique. Des qualités techniques, des talents graphiques bien sûr mais surtout savoir les développer en se remettant en question. Avoir un niveau de passion extrêmement élevé ...
Quelles sont les garanties sociales offertes ?
Absolument aucune ! Nos lendemains dépendent de notre imagination, de notre créativité, des éditeurs, du public, toutes choses tellement aléatoires et sur lesquelles on a fort peu de prise. Les mots "garantie" "social" et "offert" sont à oublier si on se lance en BD.
Quel conseil donneriez-vous au niveau du statut; salarié ou indépendant ? pourquoi ce choix ?
Quasi tous les auteurs ont le statut indépendant, ce n'est pas un choix. Tout le système fonctionne comme cela.
Ce n'est pas un statut avantageux sauf si on "marche" beaucoup et encore ... Je connais malheureusement des maîtres des années 60 ou 70 qui finissent dans la misère financière et morale. C'est un univers très dur je trouve.
Qu'elle serait votre critique constructive du métier ?
La BD est victime de son succès : une surproduction délirante qui étouffe le métier. Des productions souvent formatées, calibrées commercialement essayent de monopoliser tout l'espace créatif. Mais c'est une caractéristique de notre société économique au sens le plus large. La question d'avenir : qui gagnera la guerre ? Le papier ou les supports dématérialisés ? Les deux cohabiteront-ils ? L'auto-production entamera-t-elle le pré carré des nababs de l'édition, comme c'est le cas pour la musique ?
Quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui voudrait se lancer dans ce métier ?
Se lancer là-dedans par passion réelle du dessin et de la narration, pas parce qu'on a un relatif talent et qu'on cherche argent ou célébrité, sinon on y arrive jamais. Dessiner chaque jour comme on fait des gammes. Savoir accepter de passer par l'étape gagne-petit, faire-valoir, cacheton, ne pas être obsédé par un plan de carrière de star. Etre ambitieux artistiquement mais rester lucide (et donc malin).
Quelles sont les exigences de ce métier ?
La solitude, l'incertitude des lendemains, le courage, l'endurance au travail.
Qu'est ce qui est important de savoir avant de commencer ce métier ou pour bien faire ce métier ?Je dessine depuis toujours. J'ai commis mes premiers "albums" à 7 ans ... Je pense qu'on peut parler de passion ! Mon enfance a baigné dans les albums de Hergé, Franquin, Tillieux, Peyo, Will. A l'adolescence ce fut surtout Jacobs.
Quelles sont les formations requises pour travailler dans cette profession ?
Pas nécessairement scolaires. Certains apprennent très bien sur le tas, dans les studios, en assistant des pros. En revanche, j'insisterais sur une bonne formation de culture générale au niveau des humanités. Mes gréco-latines ont été pour moi plus déterminantes que mes études d'arts plastiques. Comment raconter une histoire, comment analyser de la documentation, bien comprendre et maîtriser sa langue, avoir une certaine rigueur dans la lisibilité au sens large, savoir organiser son travail. Le dessin, c'est des gammes quotidiennes, il faut en avoir soi-même la volonté, personne ne peut le faire à votre place. Des études en BD pourquoi pas, mais avec un très, très, très, très bon professeur tout en finesse, psychologie, distance, bienveillance et génie pédagogique. Rien que ça. Mais sinon on obtient l'effet inverse et il faut presque faire des études pour désapprendre !
Faut-il avoir des qualités, des compétences particulières ?
Savoir beaucoup sacrifier de sa vie, de son temps à son objectif. Assumer une certaine solitude et même une solitude certaine dans le travail : la BD a tout du labeur monastique. Des qualités techniques, des talents graphiques bien sûr mais surtout savoir les développer en se remettant en question. Avoir un niveau de passion extrêmement élevé ...
Quelles sont les garanties sociales offertes ?
Absolument aucune ! Nos lendemains dépendent de notre imagination, de notre créativité, des éditeurs, du public, toutes choses tellement aléatoires et sur lesquelles on a fort peu de prise. Les mots "garantie" "social" et "offert" sont à oublier si on se lance en BD.
Quel conseil donneriez-vous au niveau du statut; salarié ou indépendant ? pourquoi ce choix ?
Quasi tous les auteurs ont le statut indépendant, ce n'est pas un choix. Tout le système fonctionne comme cela.
Ce n'est pas un statut avantageux sauf si on "marche" beaucoup et encore ... Je connais malheureusement des maîtres des années 60 ou 70 qui finissent dans la misère financière et morale. C'est un univers très dur je trouve.
Qu'elle serait votre critique constructive du métier ?
La BD est victime de son succès : une surproduction délirante qui étouffe le métier. Des productions souvent formatées, calibrées commercialement essayent de monopoliser tout l'espace créatif. Mais c'est une caractéristique de notre société économique au sens le plus large. La question d'avenir : qui gagnera la guerre ? Le papier ou les supports dématérialisés ? Les deux cohabiteront-ils ? L'auto-production entamera-t-elle le pré carré des nababs de l'édition, comme c'est le cas pour la musique ?
Quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui voudrait se lancer dans ce métier ?
Se lancer là-dedans par passion réelle du dessin et de la narration, pas parce qu'on a un relatif talent et qu'on cherche argent ou célébrité, sinon on y arrive jamais. Dessiner chaque jour comme on fait des gammes. Savoir accepter de passer par l'étape gagne-petit, faire-valoir, cacheton, ne pas être obsédé par un plan de carrière de star. Etre ambitieux artistiquement mais rester lucide (et donc malin).
Quelles sont les exigences de ce métier ?
La solitude, l'incertitude des lendemains, le courage, l'endurance au travail.
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En quoi consiste votre travail ?
Vouloir raconter une histoire, vouloir qu'elle se concrétise en traits et en couleurs, vouloir que ses personnages prennent vie. Me documenter pour la crédibiliser, que les gens y croient. Veiller aussi à son développement sur internet. Participer à des salons, festivals, dédicaces pour la faire vivre. Répondre à des interviews !
De quels moyens disposez-vous ?
Mon imagination, mes yeux, mes mains, mon temps : tout le reste est de l'intendance technique et matérielle finalement.
Quels sont les avantages et les inconvénients de votre travail ?
Remplir une vie de passion et de créativité. Ne pas pouvoir faire à 100 % ce que l'on veut car on doit quand même tenir compte du lectorat et des éditeurs.
Quels sont les aspects créatifs de votre travail ?
Tous : même dans la recherche documentaire il y a de la créativité.
Grâce à ce métier, qu'avez-vous pu comprendre, explorer ?
Moi-même ! Et les autres, et le monde ! J'ai aussi beaucoup appris sur l'Histoire des hommes et il faut bien dire qu'elles a des aspects effroyables et qu'en plus ils adorent resservir les mêmes plats !
